Un ami m’a posé le problème suivant :
Soit
une matrice symétrique dont aucun coefficient diagonal n’est nul. Démontrer que le vecteur
appartient à l’image de
.
Un ami m’a posé le problème suivant :
Soit
une matrice symétrique dont aucun coefficient diagonal n’est nul. Démontrer que le vecteur
appartient à l’image de
.
Voici trois résultats mathématiques élémentaires appartenant à des domaines variés (algèbre, analyse, probabilités) :
C’est un jeu (apparemment un peu moins élémentaire) d’essayer de déduire 2 et 3 de 1.
Je sais depuis longtemps comment on fait pour 3 : on se place par exemple dans l’anneau des mesures boréliennes sur
, le produit est la convolution
. La loi commune aux
est
, et la loi de
est
(la puissance fait référence au produit de l’anneau
, donc au produit de convolution). Il ne reste plus qu’à développer avec la formule de Newton, on peut car
et
commutent (mieux :
est l’élément neutre de
).
Je viens d’apprendre comment on peut faire pour déduire 2 de 1 : on se place dans l’anneau des endomorphismes de l’espace vectoriel
et on considère les deux endomorphismes
et
de dérivation partielle. Ils commutent d’après le théorème de Schwarz, donc on peut appliquer la formule de Newton :
. On applique cet endomorphisme à la fonction
, puis on évalue en
. Il faut vérifier aussi que
(par récurrence par exemple).
Avertissement : ce qui suit est informel, je pense en particulier au mot courbe que j’utilise sans précision alors qu’il a beaucoup de sens différents en math. Disons simplement que les courbes dont il est question ici sont dans un plan affine euclidien et sont «gentilles».
J’ai eu l’occasion de donner un exercice à mes élèves sur les développées (montrer que la développée d’une astroïde en est une autre). La développée d’une courbe est l’ensemble de ses centres de courbure. Notion liée : on dit qu’une courbe est une développante d’une autre si elle admet cette dernière pour développée. C’est plus concret que ça en a l’air : si on attache un fil de longueur finie sur une courbe C et qu’on l’enroule, en le maintenant tendu, autour de C, on obtient une développante de C.
Voici une vidéo qui montre la développée d’une astroïde : astroide.mpg (parmi les maillons de la chaîne de fabrication de ce fichier, on trouve LaTeX et FFmpeg)
Le lemme de Cesàro dit que si une suite numérique converge vers un réel
, alors la suite des moyennes
converge aussi vers
.
On peut aussi énoncer le lemme de Cesàro ainsi (c’est plus pratique pour ce qui va suivre) : si la dérivée discrète d’une suite converge vers un réel non nul
, alors
.
Voici maintenant une application : on considère la suite définie par
et
et on va trouver un équivalent simple de
. On vérifie facilement que
diverge vers
et que
. Donc la dérivée discrète de
converge vers 2. D’après le lemme de Cesàro,
et donc
.
On peut de la même façon trouver un équivalent de la suite définie par
et
par exemple…
Dans un commentaire récent, JLT parle de l’efficacité des notions «limsup» et «liminf». Je me souviens d’une preuve qui illustre bien cette efficacité :
Soit
une suite réelle sous-additive, démontrer que
converge.
On commence par fixer un entier . Pour tout entier
, on note
sa division euclidienne par
. On a
, donc
. On passe à la limite supérieure :
. Maintenant, on fait varier
, et on passe à la limite inférieure :
, d’où la convergence.
Ce serait amusant de comparer avec une démonstration sans liminf ni limsup !
PS. Ce résultat sur les suites sous-additives a une application directe dans le chapitre du rayon spectral…
Le théorème des gendarmes, dans sa variante pour les suites, dit que si une suite u est encadrée par deux suites convergentes de même limite, alors u est convergente.
Voici une erreur, sans doute classique, que je vois dans des copies :
On a
et on sait que les suites
et
convergent toutes les deux vers 1. Puisque le passage à la limite conserve les inégalités larges, on a
c.a.d
. D’après le théorème des gendarmes,
.
C’est rigolo d’invoquer un théorème (le théorème des gendarmes) pour montrer que si un nombre est tel que
, alors
. Si un de mes élèves passe ici et se reconnaît, j’espère qu’il comprend l’erreur et qu’il ne le fera plus.
À l’occasion, on peut vouloir entrer un caractère spécial (une lettre grecque par exemple) dans un fichier informatique. Avec l’éditeur Vim on peut faire : ctrl+v
suivi du code du caractère. Par exemple, ctrl+v u 0 3 b 4
donnera δ (u pour unicode, 03b4 est l’identifiant numérique du delta minuscule dans la norme unicode) .
Le raisonnement suivant est fréquemment utilisés par certains de mes élèves quand il s’agit de montrer qu’une certaine fonction numérique est dérivable en un certain point :
On a
et on sait que la fonction nulle est dérivable, donc
est dérivable en
.
On remarquera que le même raisonnement permet de montrer que toute fonction est dérivable en tout point.
Je n’avais jamais utilisé le site de la célèbre entreprise Ebay. Ma première tentative, pour un objet un peu rare sur le marché de l’occasion, a finalement échoué et en plus ce fût laborieux. Résumé :
Tout le monde connait le difficile théorème des quatre couleurs, mais voici en exercice un théorème des deux couleurs :
Un plan est découpé en régions par un nombre fini de droites. Démontrer qu’il est possible de colorier ces régions de sorte que deux régions limitrophes ne soient pas de la même couleur, et ceci avec seulement deux couleurs.